L’illusion de la clarté – Ce que les praticiens holistiques oublient quand ils parlent de leur pratique
- Léa
- 12 juil.
- 3 min de lecture
Et si le vrai problème n’était pas le public, mais notre façon de parler de ce que l’on fait ?
En tant que thérapeutes holistiques, énergéticiens ou accompagnants du mieux-être, nous avons parfois cette croyance :
« Ce que je fais ne parle pas à tout le monde. C’est normal que peu de gens comprennent. »
Et si ce n’était pas tout à fait vrai ?
Et si cette idée cachait en réalité une peur, une auto-censure subtile, voire une illusion de clarté ?
Qu’est-ce que l’illusion de la clarté ?
C’est le fait de croire que parce que notre message est limpide pour nous, il le sera forcément pour les autres.
On pense avoir été clair·e, parce qu’on sait exactement ce qu’on veut dire, parce que ça résonne en nous, parce que c’est “évident”.
Mais ce que l’on oublie, c’est que ce qui est évident pour nous ne l’est pas pour quelqu’un qui n’a pas vécu ce qu’on a vécu, ni exploré ce que l’on pratique.
L’illusion de la clarté, c’est donc cette tendance à projeter notre niveau de conscience, de compréhension ou de ressenti sur les autres, sans nous assurer qu’ils ont les repères pour nous suivre.
Et quand les gens ne comprennent pas, on peut être tenté de croire que “ce n’est pas pour eux”… alors qu’en réalité, ils n’ont simplement pas eu les clés pour comprendre.
« C’est évident pour moi, donc ça doit l’être pour les autres. »
Quand on baigne dans l’énergétique, la spiritualité, ou les approches intuitives et holistiques, ce que l’on fait devient une évidence intérieure. C’est une expérience profondément sensitive, vibratoire, personnelle. On sent que c’est juste, que ça vibre, que ça a du sens.
Mais entre ce qu’on ressent profondément et ce que l’autre peut comprendre, il y a un pont à construire.
Ce pont, c’est à vous de le construire. Vous ne faites pas votre métier pour être compris mais pour montrer que votre approche est nécessaire au bien-être d'autrui.
Si vous pensez que vos approches sont transformatrices et nécessaires au bien-être d’autrui… alors vous avez la responsabilité de les rendre accessibles.
Ce que j’entends souvent…
« Je n’ai pas beaucoup de clients, mais c’est normal, ça ne parle pas à tout le monde. »
« Je n’en parle pas trop, je veux que les gens comprennent d’eux-mêmes. »
« Je ne cherche pas à convaincre, de toute façon les gens qui doivent venir viendront. »
Ces phrases, je les entends souvent. Et chaque fois, elles me touchent — parce qu’elles traduisent un découragement profond, un isolement intérieur, et parfois même une forme de résignation.
Quelle tristesse, n’est-ce pas, de parler ainsi de pratiques décrites comme profondément transformatrices ?
Une croyance limitante déguisée : « Ce n’est pas clair parce que… je n’ose pas. »
Derrière cette illusion de clarté se cache souvent la peur d’être jugé·e, de passer pour « perché·e », de se faire attaquer par les sceptiques ou de paraître illégitime.
Alors on fait quoi ?
On reste flou.
On édulcore.
On se protège.
On écrit des textes vagues.
On se dit que « les bons comprendront ».Et inconsciemment, on crée notre propre isolement professionnel.
Mais soyons honnêtes : ce flou ne nous protège pas vraiment. Il nous empêche surtout de nous affirmer, de nous rendre accessibles, de transmettre notre vérité avec confiance et clarté.
L’illusion de la clarté est un piège doux, discret, mais puissant. Elle nous fait croire que le monde n’est pas prêt, alors qu’en réalité, c’est nous qui hésitons à nous montrer pleinement.
Briser cette illusion, c’est un acte de vérité. Et la vérité, quand elle est dite avec amour et précision, trouve toujours son chemin.
Commentaires